Le baromètre indique beau fixe, près de 18°. Du soleil plein les mirettes.
On est jamais vraiment seul dans notre parc. La réserve naturelle renferme des milliers de trésors et des rencontres souvent surprenantes.
Deux ouettes d’Égypte sont au rendez-vous ces derniers jours, et paradent amoureusement à force de rugissements et de grognements. Elles sifflent et klaxonnent au-dessus des toits du manoir. Non loin, le magnolia explose de roses tendres en milles fleurs éphémères…
J. et moi nous promenions par le petit chemin qui descend près des soays et des zwartblaes. Ces moutons faisaient la sieste à l’ombre d’un des arbres remarquables. Et nous nous sommes piqués de faire de même.
Un petit banc à côté de l’ancien étang. Réchauffés des rayons printaniers, nous palabrions de tout et de rien. A la surface de l’étang, cela bouillonnait. Était-ce l’arrivée d’eau, longtemps oubliée, ou des poissons ? Tout à coup un héron hue à deux pas, caché derrière un massif de roseaux. Et toujours ce bouillonnement étrange.
Canards et poules d’eau s’affairent à fouiller la vase. Soudain J. m’interpelle : entends-tu ? Quoi ? Ca doit être des gamins qui jouent au skateboard, ou une machine ! On dirait un ronronnement sourd et continu : des voitures au loin ? Des milliers d’ailes d’abeilles qui vrombissent ? Questions !? Réponses!
On se tait, on écoute. Est-ce croyable ? Ce son imperceptible et lancinant, ce bourdonnement incessant, c’est en fait : le chant de milliers de grenouilles et crapauds qui sifflent, chantent et coassent à mezzo voce. Nous restons sans voix, les laissant nous émerveiller encore. Nature ! Nature si belle et pleine de surprises.
Nick
